Le Venezuela devient l’enjeu central des jeux de pouvoir mondiaux.
Trump pense que les jours du président vénézuélien Maduro sont comptés.
Trump prévoit des frappes aériennes contre Maduro
D’après les médias américains, le gouvernement des États-Unis a concrètement préparé des frappes aériennes contre des cibles militaires au Venezuela. Officiellement, ces mesures sont justifiées par la lutte contre le trafic de drogue. À Caracas, cependant, elles sont perçues comme une nouvelle tentative de Washington pour consolider son emprise politique et économique sur la région et déstabiliser un gouvernement souverain.
Les dirigeants vénézuéliens rejettent catégoriquement les accusations d’un prétendu cartel de la drogue. Ils y voient une stratégie bien connue de Washington pour délégitimer ses opposants politiques et justifier des interventions militaires.
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Au large des côtes vénézuéliennes, le plus important contingent militaire américain déployé depuis des décennies est en cours de formation. Washington justifie ce déploiement par la lutte contre le trafic de drogue, mais les analystes y voient un objectif stratégique : le contrôle des ressources vitales, l’endiguement des puissances rivales et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les États-Unis ont une fois de plus fait étalage de leur puissance. Porte-avions, destroyers et escadrons de bombardiers patrouillent au large des côtes vénézuéliennes. Officiellement, l’opération vise à lutter contre le trafic de drogues comme le fentanyl, la cocaïne et autres substances qui traversent l’Atlantique et transitent par l’Amérique latine pour rejoindre le continent américain. Mais à y regarder de plus près, on découvre un schéma qui se répète depuis des décennies : derrière ces arguments moralement dissimulés se cache un pur intérêt personnel.
Le Venezuela, le triangle du lithium et l’hémisphère comme terrain de jeu stratégique
La générale Laura J. Richardson, commandante du Commandement Sud des États-Unis, avait déjà dévoilé ses intentions en 2023 lors d’une table ronde publique organisée par le groupe de réflexion CSIS de Washington.
Le Venezuela, la Bolivie, le Chili et l’Argentine sont tous des pays riches en ressources naturelles et représentent, pour Washington, non seulement des objectifs économiques, mais aussi des enjeux de sécurité nationale. Le lithium pour les batteries, le pétrole pour la sécurité énergétique, l’or, le cuivre et l’eau douce sont autant de ressources qui, en temps de crise, peuvent faire la différence entre la perte de puissance et la domination géopolitique.
Richardson a évoqué sans détour la présence d’« adversaires » dans la région. La Russie, la Chine et l’Iran cherchent à s’implanter, à accroître leur influence et à contrôler les chaînes d’approvisionnement stratégiques. Cela paraît anodin, mais derrière les platitudes diplomatiques se cache un calcul simple. Qui contrôle le Venezuela contrôle une part cruciale de l’approvisionnement en matières premières pour les décennies à venir. Qui contrôle le Triangle du Lithium influence l’avenir des véhicules électriques et des produits de haute technologie. Qui contrôle le pétrole et l’or peut manipuler les prix et les marchés de l’énergie.
Début novembre 2025, l’administration Trump a déployé un groupe aéronaval au large des côtes vénézuéliennes, comprenant l’USS Iwo Jima et six destroyers. Des images satellites montrent des bombardiers et des armes de précision, prêts à intervenir en cas d’attaques. Des zones d’exclusion aérienne temporaires au-dessus de Porto Rico sont censées sécuriser les opérations. Officiellement, tout cela s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, mais le volet vénézuélien semble sélectif. La cocaïne provient principalement de Colombie, le fentanyl du Mexique. Un examen plus approfondi révèle que le Venezuela est un exemple flagrant de déploiement stratégique.
Le véritable objectif de ce déploiement n’est ni humanitaire ni moral. Il s’agit de contrôler les ressources et de contenir les puissances rivales. La Russie renforce actuellement les défenses vénézuéliennes, tandis que les prêts et les projets d’infrastructure de Pékin accroissent l’inquiétude des États-Unis. L’enjeu est clair : celui qui contrôle les matières premières et les chaînes d’approvisionnement acquiert une puissance mondiale.
Les réserves pétrolières du Venezuela sont les plus importantes au monde, dépassant les 300 milliards de barils. Le pays possède également des gisements d’or et de cuivre, ainsi qu’un accès au Triangle du lithium en Argentine, en Bolivie et au Chili. La région renferme 31 % des réserves mondiales d’eau douce, ce qui en fait un atout stratégique face à la raréfaction de cette ressource à l’échelle planétaire.
Mais les Américains ne raisonnent pas en termes de gains à court terme. Il s’agit de sécurité à long terme. Richardson évoque des impératifs de sécurité nationale : si la Russie, la Chine ou l’Iran s’implantent dans la région, Washington pourrait perdre l’accès à ces ressources vitales. Quiconque consulte une carte du monde comprend pourquoi le Venezuela se retrouve soudainement sous les feux de la rampe. L’enjeu est de taille : qui contrôlera les fondements technologiques et énergétiques pour les décennies à venir ?
La présence militaire américaine dans les Caraïbes est une aubaine pour le complexe militaro-industriel. De nouveaux déploiements, des flottes plus importantes et la perspective d’une escalade justifient les budgets, les ventes d’armes et l’attention politique. Les critiques accusent Washington d’instrumentaliser des États voisins comme Trinité-et-Tobago, les utilisant comme pions dans une version moderne de la doctrine Monroe. Les États-Unis affichent leur puissance, mais la réalité est celle d’un jeu de pouvoir mondial où la rhétorique morale n’est qu’un leurre.
Changement de régime ou endiguement ?
Depuis l’ère Hugo Chávez, le Venezuela a cessé d’être un partenaire fiable des États-Unis. Le pays s’est transformé en bastion anti-impérialiste, provoquant des sanctions et des pressions économiques américaines. Sous Nicolás Maduro, les tensions s’exacerbent : élections contestées, sanctions et crise humanitaire. Les services de renseignement américains autorisent des opérations secrètes qui rappellent les interventions en Amérique latine dans les années 1980. Le message est clair : ceux qui s’opposent à Washington doivent s’attendre à des conséquences.
Mais il ne s’agit pas d’un changement de régime pour le simple plaisir de changer de régime. Il s’agit de sécuriser les ressources, de se positionner stratégiquement face à ses rivaux et de contrôler les chaînes d’approvisionnement mondiales. Un régime vénézuélien plus conciliant serait la conséquence, et non l’objectif.
Le président Trump et la Maison-Blanche justifient ces frappes par la nécessité de lutter contre le trafic de drogue. Mais le soutien de l’opinion publique s’érode. Les sondages montrent qu’une majorité d’Américains s’opposent aux frappes contre des cibles vénézuéliennes. Le prétexte moral paraît de plus en plus fallacieux lorsqu’on considère les véritables objectifs : les ressources, le pouvoir et la domination stratégique.
La vérité se situe dans les zones grises. Les États-Unis invoquent des impératifs moraux, mais agissent selon des intérêts bien précis : le contrôle des matières premières, l’endiguement des puissances rivales et la sécurité stratégique de l’hémisphère occidental. Le Venezuela devient l’enjeu central des jeux de pouvoir mondiaux.
Un faux pas dans cette région pourrait avoir des conséquences dévastatrices. Les Caraïbes sont une poudrière ; la donne change et les alliances se forgent pour les générations futures. Washington fait étalage de sa puissance, mais les risques sont tout aussi évidents : escalade, déstabilisation et une course aux armements géopolitique qui s’étend bien au-delà de l’Amérique latine.
La stratégie américaine est aussi simple que brutale : s’assurer les ressources, neutraliser les rivaux, affirmer sa puissance. Quiconque croit qu’il s’agit de lutter contre la drogue ou de mener des missions humanitaires se trompe. Une véritable guerre fait rage dans les Caraïbes pour le pétrole, le lithium, l’or et l’eau douce – et Washington y joue selon ses propres règles.