

La Méditerranée surchauffe, avec des pointes à 30 ° les températures se situant parfois 5 à 6°C au dessus de la normale !
Cela plaît aux vacanciers mais les conséquences sont nombreuses à court et plus long terme.
En date du lundi 25 juillet 2022, la température de l’eau atteint parfois les 20°C en Mer du Nord, dans la baie du Havre et celle du Mont-Saint-Michel. L’océan grimpe autour de 23°C sur les plages basques. C’est toutefois en Méditerranée que l’eau de mer est la plus chaude avec des températures assez surprenantes, de l’ordre de 25 à 26°C sur les plages du golfe du Lion, 27 à 28°C sur le rivage de la côte d’Azur et de 28 à 29°C sur les plages corses (très localement 30°C) !
La mauvaise santé des coraux est l’une des conséquences les plus connues de l’augmentation de la température de l’eau de mer. En effet, ces espèces marines qui ne se développent que très lentement sont incapables de s’adapter à des changements climatiques trop brutaux. En l’occurrence, l’augmentation de la température de l’eau conduit à un phénomène de blanchiment des coraux. Si ce phénomène perdure durant plusieurs semaines et que la température de l’eau ne baisse pas, le corail meurt.
Les récifs coraliens ne recouvrent qu’environ 0,1% du fond des mers & océans mais abritent à eux seuls environ 25% de la biodiversité marine, d’où une importance capitale ! On l’ignore souvent mais le corail est présent dans les eaux de France métropolitaine, au large de la Bretagne (corail d’eaux froides) comme en Méditerranée (plusieurs espèces dont le célèbre corail rouge) même si les principaux récifs coraliens français se trouvent dans les eaux des outre-mer.
Ces derniers mois, une nouvelle espèce d’algue a été observée dans les eaux françaises. La Lophocladia Lallemandii, plus communément appelée algue rouge, ( photo ) a été observée récemment dans les eaux de Port-Cros au large du Lavandou dans le Var. La présence de cette algue qui vient de l’Océan Indien et de la Mer Rouge n’a rien de rassurant car elle dégage des toxines qui fait fuir les poissons. N’étant pas consommée, cette espèce peut rapidement devenir invasive et modifier considérablement les écosystèmes par sa prolifération…
en photo Huître morte en Bretagne du fait de l’eau de mer trop chaude en juillet 2022
Si les touristes ne se plaindront sûrement pas d’une eau de mer plus chaude que la normale, les conséquences néfastes sont multiples. Les différentes espèces aquatiques n’apprécient guère les eaux trop chaudes. En effet, une eau anormalement chaude en été peut entraîner une prolifération de virus et de phytoplancton toxique, causant la mort de certaines espèces. D’ailleurs, ce phytoplancton toxique peut contaminer les fruits de mer que nous consommons, d’où des interdictions de vente de plus en plus fréquentes qui inquiètent les producteurs.
Avec cette augmentation de la température moyenne des eaux méditerranéennes, les espèces endémiques s’y plaisent de moins en moins. On assiste à une modification de leur comportement et à une réduction de leur population. À l’inverse, on estime qu’environ 1.000 espèces aquatiques exotiques ont d’ores et déjà migré en Méditerranée. En d’autres termes, certaines espèces méditerranéennes disparaissent au profit d’espèces exotiques.
Orages violents.. ( photo )
En plus des différentes conséquences néfastes évoquées ci-dessus, une autre menace plane sur la saison automnale à venir : les épisodes méditerranéens pourraient s’avérer particulièrement violents ! En effet, ces derniers se forment lorsque de l’air froid en altitude (associé à une dépression) survole les eaux chaudes de la Méditerranée. Ce contraste de masses d’air favorise la formation d’orages pouvant générer des pluies diluviennes et des inondations sur le sud-est de la France.
Or, les eaux anormalement chaudes de la Méditerranée en cette année 2022 sont susceptibles de renforcer l’intensité de ces épisodes. En effet, plus l’eau de mer est chaude et plus l’air qui la surplombe peut se charger en humidité. Il existe donc un risque de rencontrer des épisodes méditerranéens particulièrement actifs à l’automne. Cependant, rappelons qu’il est nécessaire qu’un contexte dépressionnaire se mette en place pour déclencher un épisode méditerranéen. Si l’anticyclone reste tenace en Méditerranée durant l’automne, il ne se passera rien.




